Te regarder, est ma limite!

Aucune limite physique, tu l’auras compris. Tout ce que mon corps est apte à faire reste inconnu jusqu’au moment où je le franchi. Le reste, mes pensées, ma cohérence que tu peine à déceler, car volatile et très personnelle, demeure du domaine de l’insondable.

En te regardant pénétrer une autre femme, j’ai découvert une limite, enfin une, et je m’en réjoui. Je suis enfin humaine, pleinement sujette à de profondes contradictions.

Il ne s’agit nullement d’appropriation, ne me permettant même pas de penser à ce fade mot qu’est la jalousie. Tout est question d’imagination. En te regardant, je me suis écriée « voilà donc comment il pénètre toutes les autres ! » . Tu peux te figurer mon désarroi, ma frustration, ma profonde déception ; point d’imagination désormais, seulement de la visualisation.

De par le passé, je savourai en cachette tout le potentielle que décelait une caresse, les possibilités infinies qu’il me reste à découvrir, à savourer. Le trop plein d’idées incongrues sur ce que pourrait être notre prochaine étreinte. Et puis cette nuit-là je découvris qu’il n’y en a pas tant finalement.

Te regarder pénétrer, caresser, embrasser une autre femme, me révéla subitement, que même dans ton état de total abandon tu reste sans grandes improvisations. Seule la diversité t’anime, seule la découverte d’une autre personne peut te motiver et tu oublie subitement le jeu. Tu oublie subitement le tas d’éventualités.

Le jeu n’est autre que de faire de chaque femme une éternelle tienne, que tu gratifie à chaque fois d’une fougue régénérée et d’une expérience téméraire. Au lieu de jouer ce soir là, tu t’es déjoué de la longue connaissance d’un corps et de ce défit de le mener, le ramener vers un firmament tant de fois atteints, pour te focaliser sur le point de départ ; un nouveau corps, une nouvelle expérience, quelques étages plus hauts à gravir sans obligation de résultats.

Bref, te regarder a tout simplement tué en moi l’envie d’aller plus haut, il a régénéré le plaisir facile de sentir le premier frémissement du premier baiser...

A bon entendeur - Chemin de Lumière

Je ne t’aime que momentanément, par bribes d’histoires, par cris de jouissance, par un malheureux jeu du destin, quand de ton corps tu me fais prisonnière du mien.

Tu es l’homme du moment, tu ne seras jamais celui de mes rêves, car je ne rêve que de moi. Cesse donc de me faire éprise car je ne m’en prendrais qu’à toi, quand je serais l’autre, faible, impuissante, en panne constante de plaisir.

N’oublie pas que le meilleur en moi reste l’insaisissable. Savoure cette femme détachée, libre, heureuse, avant que ne vienne à terme l’illusion de l’amour. Que dis-je ? Détruis plutôt cette illusion de toutes tes forces. Réagis pour qu’on puisse encore se délecter de la seule vérité qui tienne la route…plaisir, désir, perdition totale par moments, par bribes d’histoires.

J’aime quand tu me défis. J’aime quand tu me violente. J’aime quand dans ton regard je retrouve ma vraie image, femme, pleinement femme, ton alter-ego, ton image d’homme libre. J’abhorre cette tendresse subite, cet élan d’homme puissant qui veut faire sienne la femme, ta protection, cette vaine tentative de serrer dans tes bras l’être faible qui git en moi.

Je n’ai nullement besoin de le dire en mots, tu connais mes cris, cette voix rauque du plaisir ultime que tu risque d’éteindre à jamais, en l’étouffant sous le poids du mirage…l’amour.

Fais moi crier mon plaisir, fais moi chanter la vie et cette joie immense quand je retrouve Dieu dans le gout salé de ta peau.

Fais-moi m’éterniser, non dans la durée de l’amour, mais seulement dans ces quelques secondes de jouissance.

Je vous ai aimé - Ode à l'Onde

Me revoilà donc à vos yeux qui ressurgit,
Clamant la clémence d'un cœur qui languit,
Qui de vos soins cruels vous avez massacré
Qui pour avoir aimé s'est trouvé immolé.

Souffrez que je vous aime malgré moi, malgré vous
Même si longtemps de moi votre cœur se joue,
Je n'ai pourtant dédié ma fleur qu'à vous,
Embrasant de désir cette passion que je voue.

Ô mon amour, de ce nom j'ose encore vous nommer
Même si de mes yeux j'ai vu les vôtres détournés
Quoique trompée dans mes attentes et violée dans mes rêves,
A votre vue tout s'oublie et l'espoir en moi se relève.

Je vous ai aimé...

Dans un miroir - Chemin de Lumière

Je fais une prière muette devant un dieu indifférent. Il me répond avec des battements d’ailes de papillons. Il me dit que la prière et l’effet sont insignifiants.

Je pleure les larmes d’un enfant apeuré. Il me toise avec des yeux bleus et me renvoi un sourire narquois, estompé par une lèvre déchiquetée. Ses larmes ont déjà séché.

Je crie l’écho de l’hurlement d’une femme violée. Elle me voile la voix d’un drap blanc sur son corps enseveli. Les cris violent la quiétude d’un vol de nuit.

Je cours sur les champs de blés brulés, usurpés par l’étranger. Les épis me frôlent les pieds, entaillent de leur suc mon âme embrasée. Le vent fait taire le feu, l’eau est épuisée.

Je disperse sur le sable les photos de famille, le père est absent, le grand père agonisant, mon cœur orphelin. Ils sont tous là, gravés sur une écorce d’un arbre sans fruits.

Je souri à un fantôme sifflotant sur la colline. Il sculpte une maison ruinée et s’enfuit. Sur les murs, une peinture rouge et quelques rires méchants.

Je m’habille de la sueur d’un homme. Il cherche l’enfant, berce la femme, pense au grand-père agonisant, cultive les épis parsemés, croule sous les ruines de la maison.

Je me regarde dans un miroir, prie, pleure, crie, souri, m’enfui en courant. Je disperse çà et là quelques goutes de sang.

Je me meurs. Je revis. Je suis.

Je suis le dieu et l’enfant, la femme et l’homme, les épis de blés, un fantôme.

Hic Habitat Felicitas - Chemin de Lumière

…Ici même, en rêve ou en réalité, dans ses bras renvidant mon buste enchanté.

Son corps est femme, tendre, suave, le mien, l’homme qui vacille entre désir et jouissance, et opte pour le premier, eternel sadique d’entre les mortels.

Je goute à l’extase langoureuse de ce corps chavirant d’un plaisir espéré, longuement recherché, lentement savouré. Et quand la jouissance touche à son paroxysme, on l’abolit pour retrouver incontinent le désir, encore, encore…jusqu’à l’Olympe, métaphysique d’une âme qui s’exprime à travers ses ébats, transcendance d’un corps qui par son intelligence est.

Et quand, par mégarde, je me laisse enivrer par un sourire diabolique, m’abandonnant à ces pratiques ancestrales de mes ancêtres Amazones, buvant le sang des martyres et croquant dans leurs savoureuses chaires de brebis égarées, c’est à ce moment là que je recrache le venin des dieux et me meus en mortelle assoiffée d’eau de source et de câlins.

Une nuit à rêver d’amour idyllique, à gémir sous le poids des lames lacérant mes entrailles, à perdre conscience sous l’œil affectueux de mon âme s’égayant de mes rêves obtus et de ma douleur latente.

Au petit matin, sourires et grand bonheur à l’idée que le rêve soit fini, que le mal se soit dissipé, que désormais aujourd’hui m’appartient et que je peux reprendre, insouciante, mes cigarettes dans une main et mon libre arbitre dans l’autre…

Mon présent - Chemin de Lumière

Je me réveille en pleine nuit en sueur. Une ombre me poursuit telle une âme maudite surgissant des ténèbres. Elle court haletante derrière mes rêves, les consomme un à un, et s’acharne sur mes souvenirs. Elle crie sa joie en engouffrant le dernier sourire, se met à rugir l’exaltation quand enfin elle englouti la dernière main sur la mienne.

J’arrête un moment ma course insensée et la regarde. Au fond de ses prunelles brulantes, je décèle sa hardiesse, son acharnement à vouloir tout me prendre. Mais que n’a-t-elle déjà pas dérobé ?

Et mon passé et mon future sont désormais son butin, le fruit mérité de périlleuses entreprises, de moult tentatives échouées, d’une haleine, nauséabonde mais longue et dangereuse, comme une langue de vipère vous prenant par surprise.

Je souffre et pleure mes pertes, déverse ondes et perles sur ce passé défunt et ce future mort-né, et reprend ma course.

Cette fois, je courrais derrière l’ombre, la raillant, lui jetant des pierres et des troncs d’arbres séchés, du sable sur le feu même des ses prunelles.

Elle était effrayée par ce revirement insoupçonné, ne pouvant imaginer qu’en me subtilisant passé et avenir, elle m’en débarrassait.

Délestée du poids de mes souvenirs incertains et de mes rêves obscurs, je pouvais m’envoler aérienne, à la recherche du don ultime, la quête de mon présent.

Délivre moi - Ode à l'Onde

Le vent froid relève mes courtines soyeuses, la passion me consume, je brûle, je fonds… soit mien soit mien tu me manques, soit mien ta sueur me manque, soit mien en moi on ne fait que « un », soit mien, avec toi la vie est si simple, soit mien, soit mien, soit mien… je Pleure, je Crie…Je crie ma souffrance, mon cœur embrasé, ma jeunesse désillusionnée !

Je suis perdue dans ce vacarme indéfinissable. Tout me semble entremêlé, confus, chaotique. Seuls les amas nostalgiques et les tornades d'humeur ont pu composer des accords enchevêtrés qui permettent d'entendre un véritable chœur. Un chœur enrageant, coléreux. Frappée par le courroux des sons perfides de l'inaccessible, je me suis recroquevillée. Mon corps s'affaiblit, vacille, tourbillonne; et entraînée dédaigneusement dans les sillons de la souffrance j'entre inéluctablement en transe.

Je souffre de lui, je souffre son éloignement, je souffre ses regards perdus dans les recoins de l'espace, je souffre ses souvenirs d'antan, je souffre son cœur qui n'est pas mien, je souffre sa souffrance

Je danse et continue de danser ma souffrance…

Le noirâtre des lumières écarlates de la raison me brûle et pâme dans une langueur extrême mon âme. Les rires sournois de la rage ont attisé des braises immondes... Je cuis sous les feux meurtris d'une passion tamisée.

Délivre moi.

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