Hic Habitat Felicitas - Chemin de Lumière

…Ici même, en rêve ou en réalité, dans ses bras renvidant mon buste enchanté.

Son corps est femme, tendre, suave, le mien, l’homme qui vacille entre désir et jouissance, et opte pour le premier, eternel sadique d’entre les mortels.

Je goute à l’extase langoureuse de ce corps chavirant d’un plaisir espéré, longuement recherché, lentement savouré. Et quand la jouissance touche à son paroxysme, on l’abolit pour retrouver incontinent le désir, encore, encore…jusqu’à l’Olympe, métaphysique d’une âme qui s’exprime à travers ses ébats, transcendance d’un corps qui par son intelligence est.

Et quand, par mégarde, je me laisse enivrer par un sourire diabolique, m’abandonnant à ces pratiques ancestrales de mes ancêtres Amazones, buvant le sang des martyres et croquant dans leurs savoureuses chaires de brebis égarées, c’est à ce moment là que je recrache le venin des dieux et me meus en mortelle assoiffée d’eau de source et de câlins.

Une nuit à rêver d’amour idyllique, à gémir sous le poids des lames lacérant mes entrailles, à perdre conscience sous l’œil affectueux de mon âme s’égayant de mes rêves obtus et de ma douleur latente.

Au petit matin, sourires et grand bonheur à l’idée que le rêve soit fini, que le mal se soit dissipé, que désormais aujourd’hui m’appartient et que je peux reprendre, insouciante, mes cigarettes dans une main et mon libre arbitre dans l’autre…

Mon présent - Chemin de Lumière

Je me réveille en pleine nuit en sueur. Une ombre me poursuit telle une âme maudite surgissant des ténèbres. Elle court haletante derrière mes rêves, les consomme un à un, et s’acharne sur mes souvenirs. Elle crie sa joie en engouffrant le dernier sourire, se met à rugir l’exaltation quand enfin elle englouti la dernière main sur la mienne.

J’arrête un moment ma course insensée et la regarde. Au fond de ses prunelles brulantes, je décèle sa hardiesse, son acharnement à vouloir tout me prendre. Mais que n’a-t-elle déjà pas dérobé ?

Et mon passé et mon future sont désormais son butin, le fruit mérité de périlleuses entreprises, de moult tentatives échouées, d’une haleine, nauséabonde mais longue et dangereuse, comme une langue de vipère vous prenant par surprise.

Je souffre et pleure mes pertes, déverse ondes et perles sur ce passé défunt et ce future mort-né, et reprend ma course.

Cette fois, je courrais derrière l’ombre, la raillant, lui jetant des pierres et des troncs d’arbres séchés, du sable sur le feu même des ses prunelles.

Elle était effrayée par ce revirement insoupçonné, ne pouvant imaginer qu’en me subtilisant passé et avenir, elle m’en débarrassait.

Délestée du poids de mes souvenirs incertains et de mes rêves obscurs, je pouvais m’envoler aérienne, à la recherche du don ultime, la quête de mon présent.

Délivre moi - Ode à l'Onde

Le vent froid relève mes courtines soyeuses, la passion me consume, je brûle, je fonds… soit mien soit mien tu me manques, soit mien ta sueur me manque, soit mien en moi on ne fait que « un », soit mien, avec toi la vie est si simple, soit mien, soit mien, soit mien… je Pleure, je Crie…Je crie ma souffrance, mon cœur embrasé, ma jeunesse désillusionnée !

Je suis perdue dans ce vacarme indéfinissable. Tout me semble entremêlé, confus, chaotique. Seuls les amas nostalgiques et les tornades d'humeur ont pu composer des accords enchevêtrés qui permettent d'entendre un véritable chœur. Un chœur enrageant, coléreux. Frappée par le courroux des sons perfides de l'inaccessible, je me suis recroquevillée. Mon corps s'affaiblit, vacille, tourbillonne; et entraînée dédaigneusement dans les sillons de la souffrance j'entre inéluctablement en transe.

Je souffre de lui, je souffre son éloignement, je souffre ses regards perdus dans les recoins de l'espace, je souffre ses souvenirs d'antan, je souffre son cœur qui n'est pas mien, je souffre sa souffrance

Je danse et continue de danser ma souffrance…

Le noirâtre des lumières écarlates de la raison me brûle et pâme dans une langueur extrême mon âme. Les rires sournois de la rage ont attisé des braises immondes... Je cuis sous les feux meurtris d'une passion tamisée.

Délivre moi.

Le temps - Ode à l'Onde

L’heure d’écrire sonne comme cette horloge qui retentit en moi à chaque fois que la solitude me consume. Cette horloge si mesquine qui me dévoile la flagrance du temps passé seule, seule, seule…le temps passe sans m fixer, sans percevoir mon visage inondé de larmes apitoyantes, le temps m’ignore …le temps est hautain… et je demeure si vile …je me perds, j’oublie le temps et pourtant, tout me le rappelle et je n’y adhère point…qu’est-ce qui en moi se déphase de cette valse si convoitée par mes sens ? les aiguilles dansent sur la sonate satanique du tic-tac, et mon cœur, farouche de l’heure venue, fredonne silencieusement

Illusion. Désillusion. Je ne perçois plus rien … tout semble confus et inexplicable, je me laisse emporter par le vent glacial de la solitude…j’ai froid, et ce froid me réchauffe, ce froid si clément qui vient doucement se faufiler entre ma lingerie pour me rappeler la jeune femme que je suis, il m caresse langoureusement, me mordille la chair et dans cette fusion, le froid se condense et je mouille, je mouille mon visage de larmes…je pleure et le miroir pleure, et semble ne pas percevoir mon amant, serait-il aveugle ou jaloux de cet orgasme fou qui chavire mes sens ?

Le miroir l’ignore, le temps m’ignore, et mon cœur s’ignore…

Indifférence - Chemin de Lumière

Tu me nargues avec ton sourire séducteur, l’arme de ton vice, la marque signée de ton démon, et je te dis attend un peu de connaitre mon Indifférence, tu ne le regretteras pas !

Le détachement est une autre moi, à part entière, s’assumant, se revendiquant, s’amusant comme une folle à tuer toutes les autres, les autres moi. Je ne l’aime guerre, je l’abhorre parfois même car c’est la plus dangereuse d’entre toutes.

Quand elle renait des méandres de Douceur, Rêve, Magie, Colère, et cette autre Raison, toutes en moi existantes, solitaires, jamais confondues, elle se fait un plaisir atroce à prendre de haut les autres, les atteler, les morfondre dans l’attente du désespoir, pire de l’impuissance.

Elles sont là à patienter devant l’autel de leur reine, Indifférence majestueuse, parée d’éclats et de foudres. Elles resteront là, fluettes, à admirer tout l’art qu’elle y met à martyriser leurs bourreaux. Elle ne les défend nullement, bien au contraire, c’est sa manière à elle de les abaisser encore plus, leur montrer la modicité de leurs propres volontés, la fatuité de leurs présumés pouvoir.

Continue à m’exciter encore avec tes mots doucereux et cette tendance crétine à vouloir me connaitre, décrypter mon image floue que je ne prétends pas moi-même à pénétrer, maitriser l’insaisissable en moi, surprendre la disconvenue que tu targues de percer.

Tu ne regretteras nullement mon Indifférence car, vois-tu, c’est tout ce que tu voudrais connaitre dans la vie, l’incompréhension totale, la sombre nuit de ta raison, l’ébahissement au summum de ta crédulité.

Mon indifférence te prendra par surprise, te massacrera et te livrera en proie facile à ces autres mesquines en moi, ses fourmilles ouvrières…Douceur, Rêve, Magie, Colère et cette très chère Raison.

Les ablutions – Chemin de Lumière

Je suis celle qui court les cheveux en l’air, la robe soulevée par le vent, les yeux brillants. Jamais satisfaite, toujours à la quête d’un moment de bonheur. Un seul, et que mort s’en suive.

Ereinter son corps, celui de l’Homme que je suis, celui de l’homme qui me prend, sous le poids de mon désir, charnel, tendre, lascivement subtile. Et ensuite faire une prière, a un Dieu qui en moi se joue d’eux et de moi, nous pervertisse, nous bestialise, nous humanise, pour qu’enfin advienne notre volonté, voilée de la Sienne. Nous sommes ce que nous voulons bien être, car lui Il est déjà et Il n’en a cure.

Et après la prière, les ablutions…

Que faire de ce corps qui s’en va crescendo dépérir ? Que faire donc de ce don qu’est l’esprit voué à la déchéance ? Jouir ! Immensément, intensément, librement !

Crier le plaisir à en faire trembler les murs, clamer l’extase pour que ne subsiste que son écho, se vouer à la passion dans un lit fracassé par des ébats tumultueux et jouir, encore, toujours.

Et ensuite, les ablutions…

S’absoudre de l’attachement, de l’attente stérile, des promesses du paradis.

La société et ses apôtres, voudraient me faire esclave de leurs dogmes, mariage, procréation, prosternation, un chahut bahut de concepts stériles et d’idéologies blafardes.

Je ne veux point de ce tunnel de lumière blanche me menant vers un futur tracé, préétabli, une destinée qui n’est pas mon instinct. Je veux des couleurs, une lumière en arc-en-ciel habillant mes jours de voiles satinés, des rires jaunes et des danses violettes, des amours rouges et des vins grisâtres, une bouchée de suc blanc dans mes tripes rosâtres.

Et encore, les ablutions…

Je voudrais faire de chaque moment le mien, le rêver, le dessiner, trouver les protagonistes et refaire mon monde, chaque seconde, chaque heure, et rejouer ma vie, me jouer de la vie, et le soir venant, crier le bonheur et éterniser mon sourire, au matin, sous un jet d’eau, mes ablutions…

La bohème - Ode à l'Onde

Je danse sur les accords d’Aznavour mes vingtaines désillusionnées de ce dit sentiment que toute fille requiert d’une vie..une vie fausse, mégère, cupide, que l’épervier des rides lui vole et s’envole vers cette antipode que mes pas de Bohème foulent… je danse et m’épanouit dans la folie de l’inaccessible. Et emportée par le désir, le plaisir tambourine le coffret de l’émeraude que je suis.. mes dires ostentatoires révèlent certes un orgueil sans fin, que la majorité critique ; mais je continue à danser, à vouloir vivre affranchie de ces règles qui norment notre vie.

Je ne ressemble point à ces filles fades, dépravées, qui de l’amour se nourrissent, ces Eugénie Grandet en l’attente latente d’un Charles qui viendra les extirper du célibat pour les baigner dans un mariage béni. Un mariage que l’on croit accomplissement ultime de notre existence terrienne. Que dirais-tu si je te dévoile que la danseuse étoile que je sui s est céleste ? Qu’elle ne recherche dans la vie qu’un bien être simpliste certes, mais jubile. Un sentiment qui t’arrache, te déracine de cette vie immonde, et te jure passion embrasée.

Car vois-tu, au-delà de ce sentiment nommé amour que moi-même je refuse d’étiqueter, je trouve dans l’acte sexuel mon bien être. Piment doux pour les libertins, aigre pour les sentimentaux dans un rendez-vous nocturne inattendu de la part d’un inconnu saltimbanque qui du haut de son trapèze nous emporte dans des acrobaties sans fin. Pourquoi recherchons-nous dans toute relation l’omniprésence perpétuelle d’un amant qui nous jure fidélité alors que sur un lit, il se dévoue, se montre généreux, doux, tendre et fidèle.

Pourquoi âmes factices êtes vous si avides d’un seul partenaire ? Pourquoi vouloir être captif d’un seul sentiment ? Jouissez, sautillez et dansez. Bohèmes vivez, car de la non-stabilité de nos corps qui se fusionnent par une nuit d’hiver torride, une stabilité naît : stabilité de la confiance, de la maitrise de soi, de la réalisation de soi que Maslow prône dans sa pyramide.

Grimpons donc les sommets de l’orgasme, et dans cette montée périlleuse rappelons-nous donc que l’on surmonte nos idées figées, que l’on dépasse nos attentes languissantes d’une vie radine et mesquine.

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