Les ablutions – Chemin de Lumière

Je suis celle qui court les cheveux en l’air, la robe soulevée par le vent, les yeux brillants. Jamais satisfaite, toujours à la quête d’un moment de bonheur. Un seul, et que mort s’en suive.

Ereinter son corps, celui de l’Homme que je suis, celui de l’homme qui me prend, sous le poids de mon désir, charnel, tendre, lascivement subtile. Et ensuite faire une prière, a un Dieu qui en moi se joue d’eux et de moi, nous pervertisse, nous bestialise, nous humanise, pour qu’enfin advienne notre volonté, voilée de la Sienne. Nous sommes ce que nous voulons bien être, car lui Il est déjà et Il n’en a cure.

Et après la prière, les ablutions…

Que faire de ce corps qui s’en va crescendo dépérir ? Que faire donc de ce don qu’est l’esprit voué à la déchéance ? Jouir ! Immensément, intensément, librement !

Crier le plaisir à en faire trembler les murs, clamer l’extase pour que ne subsiste que son écho, se vouer à la passion dans un lit fracassé par des ébats tumultueux et jouir, encore, toujours.

Et ensuite, les ablutions…

S’absoudre de l’attachement, de l’attente stérile, des promesses du paradis.

La société et ses apôtres, voudraient me faire esclave de leurs dogmes, mariage, procréation, prosternation, un chahut bahut de concepts stériles et d’idéologies blafardes.

Je ne veux point de ce tunnel de lumière blanche me menant vers un futur tracé, préétabli, une destinée qui n’est pas mon instinct. Je veux des couleurs, une lumière en arc-en-ciel habillant mes jours de voiles satinés, des rires jaunes et des danses violettes, des amours rouges et des vins grisâtres, une bouchée de suc blanc dans mes tripes rosâtres.

Et encore, les ablutions…

Je voudrais faire de chaque moment le mien, le rêver, le dessiner, trouver les protagonistes et refaire mon monde, chaque seconde, chaque heure, et rejouer ma vie, me jouer de la vie, et le soir venant, crier le bonheur et éterniser mon sourire, au matin, sous un jet d’eau, mes ablutions…

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